Les maladies et troubles de la mémoire
L'amnésie (ou « syndrome amnésique » dans le vocabulaire médical) est une perte partielle ou totale de la mémoire. Elle peut être permanente ou transitoire, partielle, normale ou pathologique. De l’oubli bénin aux pathologies neurodégénératives, il existe de nombreuses maladies entraînant une altération de la mémoire.
Chez la plupart des patients amnésiques, certaines capacités de mémoire sont néanmoins préservées : la mémoire se dévoile alors sous plusieurs facettes qui peuvent être ou non touchées en même temps par une maladie.
Avant de détailler différents troubles de la mémoire, le schéma ci-dessous vous éclairera sur les causes et les manifestations des amnésies.
La maladie d’Alzheimer
La maladie d’Alzheimer est une maladie neurodégénérative qui se manifeste par une altération croissante de la mémoire et des fonctions cognitives ainsi que par des troubles du comportement. Ces troubles conduisent à une perte progressive d’autonomie.
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La maladie de Creutzfeldt Jakob
Inflammation cérébrale due à une protéine infectieuse (prion). Elle est peu fréquente et d’incubation longue, de quelques mois à quelques dizaines d’années. Elle évolue rapidement vers une démence et un état grabataire.
La maladie de Parkinson
Maladie neurodégénérative qui se caractérise par un syndrome parkinsonien c'est-à-dire l’association d’une rareté et lenteur des mouvements, d'une hypertonie (rigidité) et d'un tremblement au repos.
Le syndrome de Korsakov
Au XIXe siècle, le neuropsychiatre russe Sergei Korsakov soigne notamment des patients dont la dénutrition et la grosse consommation de vodka sont associées à plusieurs symptômes : amnésie antérograde (oubli des événements vécus après le début de la maladie), amnésie rétrograde (concernant cette fois-ci les souvenirs antérieurs à la maladie), confabulations (ou distorsions de la mémoire)…
Les observations sont précises, les troubles minutieusement décrits, et l’ensemble de ces symptômes portera le nom de « syndrome de Korsakov ».
Certaines capacités de mémoire sont malgré tout intactes chez de tels malades : c’est également ce que constate le neuropsychologue genevois Edouard Claparède, lui aussi auprès d’une patiente atteinte du syndrome de Korsakov.
Tendant la main pour saluer le médecin, la malade se pique à une épingle qu’il avait dissimulée dans sa paume. Un peu plus tard, alors qu’elle ne se souvient pas de cet épisode explicitement, elle refuse de lui tendre la main, comme si l’épingle avait laissé une trace, à son insu. Edouard Claparède souligne ainsi le contraste entre une mémoire qu’il appelle « explicite », ici perturbée, et une mémoire « implicite », préservée. Il existe en effet une mémoire implicite (mémoire non déclarative, ou procédurale, inconsciente) et une autre mémoire explicite (mémoire déclarative, ou verbale, consciente).
La prosopagnosie
Ne pas pouvoir se reconnaître sur une photo ou dans un miroir ou ne plus identifier quelle est la personne familière en face de soi ou dans un magazine est la réalité des personnes atteintes de « prosopagnosie ». L’absence de reconnaissance des visages peut apparaître à la suite d’une lésion cérébrale - c’est toutefois très rare - ou être présente dès la naissance (prosopagnosie développementale).
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Le syndrome de Capgras
Le malade identifie « son proche » mais a perdu la familiarité, ce qui lui fait dire que celui-ci est remplacé par « un sosie » ayant les mêmes traits. Le sosie peut parfois aller jusqu’à emprunter la voix de la personne qu’il remplace.
Les troubles de la mémoire font aujourd’hui l’objet de recherches scientifiques sans précédent ouvrant la voie à de nombreux progrès.
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