Yoga : des bienfaits pour le corps et l’esprit
Pratique millénaire alliant postures, exercices de respiration et méditation, le yoga compte autour de 2,6 millions de pratiquants, plus ou moins réguliers, en 2019. Mais quels sont ses effets sur la mémoire ?

Plus qu’une discipline sportive, le yoga repose sur un art de vivre et une spiritualité, dont les fondements ont été décrits environ 800 ans avant J.-C. et ont conduit au développement de plusieurs styles. Réputé apporter un bien-être physique et mental, quels sont les éléments scientifiques qui en démontrent les bienfaits ?
Sur le plan physique, le yoga renforce les muscles en profondeur, améliore la souplesse et l’équilibre1, avec des retentissements positifs sur la qualité de vie, notamment chez les personnes âgées. Le yoga leur procurerait autant de bénéfices que des exercices utilisant des poids et des élastiques, tout en étant plus facile à mettre en œuvre et à adapter aux possibilités de chacun2. En outre, la pratique régulière du yoga améliore le sommeil et réduit le stress lié au travail, comme cela a été montré par une étude chinoise chez 120 infirmières, dont la moitié avait effectué plus de deux séances hebdomadaires d’une heure pendant 6 mois3. Intéressant lorsqu’on sait combien le manque de sommeil (voir plus) et le stress chronique (voir plus) impactent négativement la mémoire4, tant lors de la mémorisation des informations que de leur rappel !
Des effets bénéfiques similaires ont été montrés chez des personnes soignées pour un cancer. Ainsi, dix-sept études menées chez plus de 650 patientes en traitement ou en rémission d’un cancer du sein indiquent que le yoga participe à la qualité de vie, réduit la fatigue et les troubles du sommeil à court terme5,6.
Chez des adolescents scolarisés, pratiquer 1h de yoga par semaine pendant 2 mois suffit à améliorer les fonctions exécutives, l'attention et la mémoire de travail de manière aussi efficace qu’une séance d’exercices physiques sur la même durée7.
Le yoga permet une meilleure oxygénation de l’organisme, non par l’intensité des mouvements comme lors d’un exercice physique, mais par une attention consciente portée à la respiration. Apprendre à allonger son expiration permet de mieux éliminer les toxines et de ralentir sa fréquence cardiaque. Effectivement, une étude brésilienne a montré une capacité respiratoire accrue chez des sujets âgés, après 4 mois d’entraînement, ainsi qu’un meilleur équilibre du rythme cardiaque8. La respiration profonde permet également de détendre le muscle du diaphragme, contribuant à dénouer les tensions nerveuses. Enfin, respirer consciemment n’étant pas habituel, cela permet de focaliser l’esprit. Meilleure oxygénation, esprit détendu et concentré, autant d’éléments favorables à la mémoire, en améliorant les ressources d’attention. Cela pourrait même se traduire par une plus grande épaisseur d’une région du cortex cérébral comme cela a été montré chez 21 femmes de plus de 65 ans pratiquant le yoga depuis 15 ans en moyenne, par rapport à 21 femmes du même âge, des résultats qu’il faudrait confirmer par une étude avant/après de plus grande ampleur9.
La grande variabilité des populations étudiées, de conception des études, des formes de yoga, du degré de pratique et des critères analysés contribue à des divergences dans la littérature scientifique sur le yoga. Cependant, associer mouvements précis, techniques de respiration et attention au moment présent, permet de cumuler en une séance plusieurs activités bénéfiques pour le corps et l’esprit, a fortiori si l’on a plaisir à pratiquer !
Comme toute pratique physique, commencez le yoga de manière encadrée et prévenez votre professeur en cas de douleurs, accidents ou fragilités osseuses (voir plus). Le yoga s'est avéré efficace dans le traitement des troubles psychiques, tels que le trouble de stress post-traumatique, mais aussi dans la prise en charge de l'anxiété, en particulier grâce aux techniques de respiration yogique.
Notes
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