Mémoire et Apprentissages
À quoi servent les apprentissages ? Quels sont les liens entre mémoire et apprentissages ? Un nourrisson peut-il apprendre ? Existe-t-il un contexte favorable au développement des apprentissages ? Nos capacités diminuent-elles avec l’âge ?

Entretien avec
Laurence
Taconnat
Au contraire, les apprentissages procéduraux, qui aboutissent à des « savoir-faire », et des « savoir comment » et se manifestent la plupart du temps dans l’action, ont des bases cérébrales multiples, impliquant notamment les systèmes sensoriels et moteurs. Une fois les procédures acquises par le biais de nombreuses répétitions, leur récupération ne nécessite pas de recherche consciente en mémoire.
Avant la fin de leur première année, les jeunes enfants ont donc de grandes capacités d’apprentissage qui ne peuvent néanmoins s’appréhender et se mesurer qu’en utilisant des protocoles expérimentaux particuliers, ne faisant pas appel au langage, puisque cette fonction n’apparaît que plus tard.
Dans le cadre de la scolarité, d’après Stanislas Dehaene, psychologue et neuroscientifique, quatre « piliers » fondamentaux sous-tendraient un apprentissage optimal : l’attention, l’engagement actif, le retour d’information et la consolidation. Finie la répétition intempestive. Une étude a montré que pour apprendre de nouvelles informations (une leçon par exemple), il était beaucoup plus efficace d’alterner révision et test de ses connaissances plutôt que de la réviser de nombreuses fois et de ne se tester qu’à la fin. De cette façon, le nombre de révisions nécessaires à la maîtrise de la leçon pourraient être divisé par deux : le « cerveau actif » est en effet plus efficace que le « cerveau passif ». Il est important de noter que l’efficacité des apprentissages actifs n’est pas valable que pour les enfants, mais perdure tout au long de la vie.
Ainsi, le niveau d’éducation formelle, la pratique d’activités physiques, la participation à des activités de loisir, le fait de faire partie d’un large réseau social, etc. sont autant de possibilités de différer le déclin cognitif inhérent au vieillissement. En revanche, la mémoire procédurale ne subit pas les effets du vieillissement, même si l’acquisition de nouvelles procédures peut être plus lente. L’apprentissage est donc toujours possible jusque dans le grand âge.
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