Kyrian Nicolay-Kritter

Etudiant en biologie, Kyrian Nicolay-Kritter est le lauréat 2017 de notre bourse doctorale. Découvrez sa thèse en vidéo.

Publié le 16.07.2020
Stress chronique, anxiété, depression
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Kyrian Nicolay-Kritter

Kyrian
Nicolay-Kritter

Étudiant en Licence de biologie

Très jeune, Kyrian Nicolay-Kritter était déjà passionné de biologie et de zoologie. Etudiant, il s'est dirigé vers une licence de biologie à l’Université de Lorraine. Il y a découvert les neurosciences et a très vite commencé à s’y intéresser aussi bien d’un point de vue moléculaire, cellulaire et cérébral que psychologique, psychiatrique et social. Nos incroyables capacités cognitives, notre perception si aiguisée ou encore notre fort potentiel d’imagination le fascinent et il cherche à comprendre quant à l’origine du fonctionnement de ces structures cérébrales extrêmement complexes.

Kyrian Nicolay-Kritter revient sur son parcours et les résultats de sa thèse dans cet entretien :

En 2017, vous deveniez le 5ème boursier B2V des mémoires, pouvez-vous nous rappeler le sujet de votre thèse ?
Ma thèse portait sur l’impact à long terme du stress chronique en milieu de vie sur la mémoire, l’anxiété et la dépression ainsi que sur les réorganisations épigénétiques associées. Autrement dit, il d’agissait de caractériser la nature des déficits comportementaux (cognitifs et émotionnels) durables liés à une exposition chronique au stress en milieu de vie chez la souris (autour de 10-12 mois) et d’évaluer les réorganisations épigénétiques associées à ces déficits. L’épigénétique correspond à l’ensemble des processus biologiques de contrôle de l’expression des gènes qui n’induit pas de modification de la séquence d’ADN et qui peut être héréditaire. Une approche pharmacologique a été utilisé dans un second temps pour déterminer si un traitement ciblant ces mécanismes épigénétiques permettait de contrecarrer l’émergence de ces déficits comportementaux.
Vous venez de soutenir votre thèse. Quels résultats avez-vous pu obtenir au terme de ce projet de recherche ? Est-ce qu’il y a une « découverte » qui a marqué tout particulièrement vos années d'étude ?
L’un des éléments majeurs qui ressort de cette étude est le fait qu’il apparait une nouvelle phase de vulnérabilité aux effets délétères du stress chronique en milieu de vie, c’est-à-dire autour de 10-12 mois chez la souris (environ 45-50 ans chez l’Homme) et que les déficits induit par le stress à cet âge sont persistants avec le vieillissement. De plus, d’un point de vue épigénétique, nos travaux ont mis en évidence le fait que le stress chronique favorisait plutôt un état général d’activation de la transcription génique, potentiellement pour exprimer des gènes permettant au cerveau de s’adapter durablement au nouvel environnement stressant.
Est-ce que vos travaux de recherche fondamentale ont ou vont permettre des applications concrètes ?
Ces travaux ont apporté des informations permettant de mieux caractériser les troubles cognitifs et émotionnels induits par un stress chronique, qui est un phénomène universel qui concerne toutes les strates de la société, quels que soient l’âge, le sexe, le milieu social, les origines culturelles et géographiques. De plus les données apportées par l’étude du traitement ciblant les mécanismes épigénétiques ont contribué à ouvrir la voie vers l’utilisation de nouvelles pistes thérapeutiques contre la dépression et autres troubles neuropsychiatriques.
Vos recherches peuvent-elles nourrir d’autres sciences ?
Nous vivons à une époque où, en France, près de deux salariés sur cent développent des pathologies psychiatriques liées à une exposition chronique au stress. Dépression, burn-out, anxiété généralisée, ces pathologies liées au stress chronique, fièvre du 21ème siècle, sont très souvent la conséquence d’un surmenage au travail et d’un épuisement professionnel constant. De surcroit cet épisode historique anxiogène de pandémie mondiale durant laquelle nos vies sont rythmées par les confinements et les couvre feux, contribue à augmenter le risque de développer ces troubles neuropsychiatriques. Le stress chronique est par conséquent devenu un sujet de société qui a pris une place centrale aussi bien en médecine, qu’en psychologie, qu’en sociologie et même en politique et en management.
Et maintenant, quels sont vos projets de post-doctorat ?
Ces années d’études m’ont apporté beaucoup, tant d’un point de vue scientifique qu’humain, néanmoins j’ai pris la décision de ne pas continuer dans la recherche académique et de me diriger vers de nouveaux horizons bien différents.
Quelques mots sur l’Observatoire B2V des Mémoires ?
Je trouve la démarche de l’Observatoire B2V des Mémoires très importante et positive pour contribuer à réaliser des projets de recherche portés par des jeunes comme moi. Je leur adresse ainsi mes plus sincères remerciement pour leur confiance et pour m’avoir offert l’opportunité de concrétiser ce projet de thèse.

J’ai décidé de postuler à la bourse doctorale de l’Observatoire B2V des Mémoires car la thématique de mon sujet correspondait parfaitement aux ambitions du fonds de dotation, celle de comprendre et préserver la mémoire.

Télécharger l'interview complète à mi-parcours

Nous vous proposons de revenir en vidéo sur le parcours du candidat :

https://www.youtube.com/watch?v=loeH72w4mNU&feature=emb_title

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Découvrez l'article de Kyrian Nicolay-Kritter (en anglais)

Dans le cadre de sa thèse, Kyrian a co-écrit avec Jordan Lassalle, Jean-Louis Guillou et Nicole Mons l'article intitulé "The histone H3 lysine 9 methyltransferase G9a/GLP complex activity is required for long-term consolidation of spatial memory in mice"