Avez-vous déjà vécu le “déjà-vu” ?

L’expérience du déjà-vu

Le déjà-vu est le terme retenu sur le plan scientifique mais la terminologie le décrivant est très riche ce qui nous renseigne sur la variété du phénomène : déjà rencontré, déjà visité, déjà su, déjà fait, déjà éprouvé etc. Le phénomène ne dure généralement pas plus de trente secondes et survient plutôt en intérieur qu’en extérieur et en fin de journée.

Les interprétations ou les tentatives d’explication sont multiples même si la plus commune concerne un processus de familiarité activé en absence (pour une raison indéterminée) du processus de rappel, ce qui créerait une sorte de dissociation des deux processus physiologiques de notre mémoire activés généralement ensemble : familiarité et rappel.

Les jeunes sont les plus touchés par cette sensation

Le déjà-vu touche plus ou moins tout le monde mais il est davantage présent chez les plus jeunes et a tendance à disparaitre avec l’âge. La fatigue et le stress sont des facteurs prédisposants car peut-être modifient-ils les ressources d’attention. Ces expériences se reproduisent habituellement plusieurs fois chez le même sujet.  L’explication neurologique postule une altération momentanée de la transmission de l’influx nerveux avec un décalage qui pourrait créer la sensation de deux copies indépendantes de la même information à l’origine du sentiment que la présente expérience a eu lieu juste avant (et donc a été déjà vécue).

Le phénomène est en quelque sorte physiologique (un peu comme parfois le sentiment du mot au bout de la langue ou le lapsus) et ne doit pas inquiéter sauf s’il se répète souvent, et s’il est très monothématique ou survient de façon prolongée.

Le déjà-vu et la mémoire ?

D’autres explications que celles indiquées ci-dessus d’emballement des processus de familiarité ou d’altération momentanée de l’influx nerveux sont proposées. L’hypothèse d’un mécanisme de perception double suppose que dans des conditions particulières, une personne peut avoir le sentiment d’un double évènement (par exemple en cas de regard détourné ou de plongée rapide dans ses pensées).

Les explications liées à la mémoire sont toutefois les plus nombreuses. Le déjà-vu pourrait ainsi survenir dans une expérience ou un aspect (un objet, un lieu, un visage etc.) déjà familier mais dont la reconnaissance est empêchée par un contexte différent, qui conduit à identifier « de façon excessive » l’ensemble de la scène comme familière. Le contrôle se mettant en place, rapidement la personne comprend que c’est « un ressenti subjectif » et non une réalité.

Le déjà-vu existe dans un certain nombre de situations pathologiques et n’est alors plus normal. En neurologie, on peut citer l’épilepsie temporale (impliquant les régions de l’hippocampe) mais la sensation est souvent pressentie et identique d’une expérience à une autre. Il est rapporté dans certains maladies psychiatriques et lors de la consommation de produits psychostimulants (amphétamines).